L’article cite Mme Duval, présidente du Regroupement des hygiénistes dentaires du Québec (RHDQ) qui mentionne “Il n’y a pas de concurrence dans le domaine dentaire actuellement…” La majeure partie de l’article porte justement sur la comparaison de coûts pour des services dentaires dispensés par différents dentistes. Cette liberté de choix du patient ne génère-t-elle pas une certaine “concurrence” entre les dentistes?
Le tourisme dentaire; l’économie à quel prix?
Tel que décrit précédemment, il est difficile pour le patient d’évaluer la qualité des services qu’il reçoit ou se fait proposer même si, en apparence, les plan de traitement semblent similaires. Il peut exister des endroits (autres pays) où il est possible d’avoir des soins de qualité à moindre coût mais ce n’est pas le cas partout. À noter que la qualité de dentisterie générale et spécialisée disponible au Québec est parmi la meilleure qui soit au monde.
Qu’arrivera-t-il au patient qui entreprend une réhabilitation dentaire majeure dans un autre pays et qui, une fois revenu au Québec, éprouve des problèmes? Qui est responsable d’un plan de traitement élaboré par un autre praticien, de la qualité des travaux effectués, de l’entretien et du suivi post-opératoire? Le dentiste québécois qui fait le suivi des travaux entrepris ailleurs sera-t-il fautif parce qu’il a accepté de suivre un patient et a tenté de l’aider mais, à la base, les travaux initiaux ne répondaient pas aux standards d’ici et sont voués à l’échec à plus ou moins long terme.
Prenons l’exemple le cas d’un pont sur implants qui s’avère être un échec après quelques années seulement. Qui serait responsable de cet échec? Si les dentistes “locaux” ne désirent pas s’aventurer à superviser des traitements entrepris ailleurs, qu’arrivera-t-il à ces patients qui font du tourisme dentaire? Vont-ils continuer leur suivi dans d’autres pays? De telles solutions en apparence économiques au départ peuvent s’avérer très coûteuses à moyen ou long terme.
Le tourisme dentaire est-il aussi avantageux qu’on le pense?
Les patients n’ont pas facilement la possibilité d’évaluer la qualité des services, traitements et matériaux utilisés dans d’autres pays. En France, une enquête a révélé que les produits utilisés dans la fabrication des prothèses dentaires dans certains pays étaient de qualité inférieure et pouvaient même être dangereux pour la santé. L’utilisation de certains de ces matériaux est interdite en France. Devant le phénomène de fabrication de prothèse par des laboratoires hors frontières qui sont incontrôlables, certains pays exigent même des dentistes d’avoir des “certificats de traçabilité” pour prouver l’origine des prothèses et le contenu des matériaux utilisés dans leur fabrication. Même à cela… un nouveau marché noir se développe pour cette “certification”.
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